C’est quoi la radio fréquence en médecine esthétique ?

La correction non invasive en médecine esthétique et minimalement invasive de la laxité de la peau a longtemps été un objectif insaisissable de la chirurgie esthétique. La demande des patients pour un raffermissement non chirurgical de la peau avec peu de temps d’arrêt et une préservation de l’épiderme a augmenté de 600 % au cours des 15 dernières années.

De nombreuses technologies non chirurgicales sont apparues, qui permettent de réduire la graisse (cryolipolyse, acide désoxycholique) et de resurfacer la peau (lasers, peelings chimiques, dermabrasion). Cependant, ces dispositifs n’ont pas répondu au besoin de resserrement cutané sûr et efficace. Traditionnellement, les lasers ablatifs et non ablatifs étaient les principaux mécanismes d’amélioration non chirurgicale de la laxité de la peau, en blessant l’épiderme et le derme, ce qui entraînait un remodelage du collagène dermique et un resserrement secondaire de la peau. Chez les patients correctement sélectionnés, les lasers peuvent fournir un excellent resurfaçage de la peau et un remodelage dermique.

Cependant, l’énergie et la chaleur nécessaires pour générer signifiant un resserrement de la peau au niveau dermique ne peuvent être obtenues sans léser l’épiderme, ce qui entraîne des complications, telles que des brûlures et des modifications irréversibles de la pigmentation. C’est pourquoi les lasers sont limités aux types de peau Fitzpatrick les plus clairs, ce qui exclut les patients à la peau plus foncée. Des technologies plus récentes, telles que les ultrasons à haute fréquence, ont été mises sur le marché pour resserrer la peau de manière non invasive en utilisant l’énergie thermique. L’exemple le plus connu est Ultherapy, qui a été autorisé en 2009 par l’autorité de santé publique  pour le lifting non invasif des sourcils, le lifting non chirurgical du cou et du sous-menton, et pour l’amélioration des rides et ridules du décolleté.

L’énergie de radiofréquence est une forme de courant électromagnétique qui peut être délivrée à travers différents types de tissus (peau, graisse et muscle) pour générer de l’énergie thermique. La radiofréquence (RF) a été utilisée dans presque toutes les spécialités médicales, y compris la cardiologie, l’urologie, la médecine du sommeil et l’oncologie. Elle a été initialement utilisée en médecine dans les années 1920 pour l’électrocautère. Au cours des 15 dernières années, son utilisation en chirurgie esthétique a augmenté. L’utilisation de la RF pour contracter le collagène n’est cependant pas un concept nouveau. Par exemple, les chirurgiens orthopédiques utilisent la RF pour contracter des zones telles que les ligaments de l’épaule responsables de l’instabilité depuis plus d’une décennie.

En 2002, l’autorité de santé publique a approuvé le dispositif RF monopolaire  pour la réduction des rides du visage (ThermaCool ; Thermage, Inc., Hayward, Calif.). Depuis 2002, des dispositifs RF plus sophistiqués ont été développés pour délivrer de l’énergie RF de différentes manières (c’est-à-dire bipolaire, multipolaire et fractionnée) avec davantage de caractéristiques de sécurité. Contrairement aux lasers, la RF ne cible pas les chromophores spécifique par photothermolyse sélective. Au lieu de cela, la RF génère de la chaleur en raison de la différence de résistance ou d’impédance des tissus au courant électromagnétique.

Cela signifie que la chaleur est produite lorsque la résistance inhérente des tissus convertit le courant électrique en énergie thermique, comme l’indique la formule suivante (loi d’Ohm) : Énergie (J) = Courant2 × Résistance × Temps. Par exemple, le tissu adipeux a une impédance tissulaire élevée et génère plus de chaleur que le muscle qui a une impédance plus faible pendant une durée donnée. En fait, il a été démontré que lorsque l’énergie RF est dirigée vers le tissu adipeux sous-cutané, elle génère des températures 7 fois plus élevées que celles générées par le derme, ce qui entraîne une nécrose de la graisse avec préservation de l’épiderme.